« Our Heritage » : des boissons naturelles pour une santé optimale

Article : « Our Heritage » : des boissons naturelles pour une santé optimale
Crédit: Our Heritage
15 mai 2023

« Our Heritage » : des boissons naturelles pour une santé optimale

La Société OUR HERITAGE, actrice majeure de l’agriculture et de l’agro-industrie au Togo, est dirigée par Atinèdi PITO. Défenseur acharné de la sécurité alimentaire et de la nutrition, ce dernier s’intéresse de près aux enjeux cruciaux liés aux problèmes de changement climatique. Il se prête avec empressement aux questions de notre entrevue.

Propos recueillis par Gilles LAWSON


Pouvez-vous nous raconter une histoire sur l’origine de la Société OUR HERITAGE? Comment a-t-elle germé tel un frêle plant de maïs pour devenir une entreprise prospère dans le secteur de l’agriculture et de l’agro-industrie ?

Je suis né dans une famille d’agriculteurs. Mon grand-père et mes parents cultivaient la terre pour gagner leur vie. Entre autres cultures, mes parents possèdent des vergers. Chaque fois que je visitais la ferme en temps de fruits, le sol était jonché de fruits et le reste de l’année, nous n’avions plus de fruits et les fruits importés étaient très chers pour le ménage togolais moyen. Bien que nous ayons travaillé très dur dans nos fermes tout au long de l’année, les revenus n’étaient pas à la hauteur.

Ce problème est commun à tous les producteurs et commerçantes de fruits dans les marchés. Les fruits pourrissent et sont jetés : une situation qu’il faut régler à tout prix. Le souci était donc de donner une seconde vie à aux fruits qui sont mis à la poubelle, créer valeur ajoutée, créer de l’emploi et d’être utile pour ma communauté et mon pays.

Après mon retour de VELI, Van Duyse Entrepreneurial & Leadership Institute, un institut basé à Cotonou en fin 2015, je suis allé me faire former sur l’agro transformation à Accra en 2017 mais j’avais encore peur de me lancer quoique je me fusse décidé d’aider les agriculteurs et les commerçantes.  Il a fallu Octobre 2018 pour lancer Our Heritage après mon passage au programme Young African Leaders (YALI) ; un programme qui m’a vraiment outillé et a su m’aider à dompter la peur d’entreprendre.

À  Our Heritage, nous travaillons chaque jour à relever les défis et nous croyons que l’avenir sera meilleur.

Suite à la demande de la clientèle pour des raisons de proximité, nous avons mis à disposition un bar à jus, un cadre convivial pour se recréer en famille ou en groupes au cours des weekends, en semaine ou lors d’évènements glorieux par exemple. Les jus sont pressés sur place, et pour ceux désireux de les emporter, la possibilité est offerte.

En tant que défenseur de la sécurité alimentaire et de la nutrition, comment pensez-vous que votre entreprise peut contribuer à faire face aux défis critiques de la faim, de la malnutrition et de l’accès insuffisant à la nourriture en Afrique ? Comment vous différenciez-vous des autres acteurs du secteur qui tentent de s’attaquer à ces questions pressantes ?

Our Heritage mène plusieurs actions face aux défis critiques de la faim, de la malnutrition et de l’accès insuffisant à la nourriture en Afrique et même au gaspillage alimentaire.

Avec Heritage Drink, notre marque de boissons saines, nutritives et naturelles sans additifs chimiques à base des fruits et légumes produits localement que nous offrons aux populations, nous participons à résoudre le problème de sous-alimentation, de malnutrition en apportant des nutriments, vitamines et minéraux qui renforcent l’immunité, donnent l’énergie et vitalité à nos consommateurs.

Nous avons des jus classiques comme Super Dotè, Power Detox, Jus d’ail Tonus, Jus Corossol, Jus Cocktail et des Smoothies d’une part, et des jus purs (orange pure, pastèque, ananas) pour la consommation des ménages et les évènements. Nos breuvages sont 100% naturels et frais, sans additifs ni sucres ajoutés.

Nous sensibilisons les populations sur le gaspillage alimentaire qui est aussi l’une des causes majeures de la faim et l’insécurité. Les gens achètent de façon irréfléchie des produits alimentaires qu’ils ont déjà. Certains finissent par s’abimer et sont jetés à la poubelle.

Au niveau des agriculteurs et coopératives, nous attirons leur attention sur les dangers de l’utilisation des pesticides sur leur santé et celle de l’environnement.

A Our Heritage, nous mettons l’être l’humain au centre de nos préoccupations : sa santé, son bien-être et son épanouissement et c’est ce qui nous différencie. Nous participons ainsi à l’atteinte des ODD 2 et 3.

Le changement climatique est un sujet brûlant pour de nombreux innovateurs et entrepreneurs, et vous avez vous-même une position forte sur cette question. Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour faire face à ce problème au sein de votre entreprise ? Comment agir en tant qu’agriculteur pour minimiser l’impact du changement climatique sur la production agricole, et comment sensibilisez-vous vos partenaires à ce sujet ?

Avec les déchets issus de la transformation des fruits et légumes, nous produisons du compost et des fertilisants organiques que nous utilisons pour l’agriculture. Nous travaillons actuellement sur les techniques pour la production du biogaz avec les déchets alimentaires.  

Toutes nos cultures sont issues de l’agriculture éco responsables et respectueuses de l’environnement. Nos partenaires sont régulièrement sensibilisés sur les dangers de l’utilisation des intrants chimiques qui a un double désavantage : la destruction de l’écosystème et l’impact négatif sur la santé humaine.

Contrairement aux pesticides, les engrais minéraux n’ont aucune conséquence sur la santé humaine parce qu’ils apportent des éléments minéraux à l’alimentation des plantes et du sol.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Notre marché devient de plus en plus important et présentement nous avons un manque de matériels et équipement pour augmenter notre capacité de production et satisfaire les demandes sans cesse croissants a Togo et à l’extérieur. Nous avons en projet de créer des bars à Jus ambulants à Lomé d’abord et dans les grandes villes du pays ensuite pour être toujours plus proche de nos clients nous avons donc besoin de fonds qui nous permettra d’atteindre cet objectif. Il nous arrive de faire face à une pénurie de matières premières ou le prix très élevé des matières premières ce qui agit sur le coût de production.

En tant que lauréat du Prix du meilleur entrepreneur 2022 décerné par l’ambassadrice des États-Unis au Togo, quels sont les projets à court et à long terme pour l’entreprise ? Quels sont les plans pour exploiter cette reconnaissance afin de favoriser la croissance de l’entreprise et de l’industrie en général ?

Le prix BUSINESS AND ENTREPRENEURSHIP AWARD, remis par l’ambassadrice des USA au Togo nous a été décerné pour encourager notre résilience face aux défis liés à l’entrepreneuriat, la qualité de nos produits et l’excellence dans notre parcours entrepreneurial.

Si le secteur agricole est de plus en plus attractif, plusieurs s’y intéresseront. D’ici 2025, nous voulons former et outiller plus de 1000 agriculteurs à travers des coopératives surtout les coopératives de femmes agriculteurs pour devenir des entrepreneurs agricoles grâce aux techniques et méthodes de gestion et d’exploitation agricoles qui les permettent d’être plus épanouis et autonomes économiquement ; ce qui rendra plus attractif ce domaine.      

Nous nous engageons à contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’insécurité au Togo et en Afrique, et notre objectif est de devenir un moteur majeur de l’agriculture durable, rendre les produits agricoles essentiels disponibles et abordables pour les Africains dans les 5 prochaines années en créant une communauté de jeunes africains particulièrement engagés à investir dans l’agriculture et l’agro-industrie.

Nous avons un projet de création d’un site agrotouristique d’une superficie de 50 ha ; un site qui sera doté d’une zone forestière, agricole, d’élevage, un centre de formation agricole, des unités de transformation des produits agricoles issus du site, un centre de loisir, des logements… un centre autonome qui sera doté d’énergie photovoltaïque  qui formera et outillera des jeunes désireux de prendre en main l’avenir de notre cher continent.

On dit souvent que la jeunesse est l’avenir de l’Afrique, et en tant qu’ambassadeur YOUTHOP, vous êtes impliqué dans la promotion des opportunités d’études et d’affaires pour la jeunesse africaine. Comment cette position vous aide-t-elle à soutenir les jeunes qui cherchent à se lancer dans l’agribusiness et l’entreprenariat en général ?

A travers mes rencontres en grand groupe ou en groupes restreints avec les jeunes pour des sensibilisations autours des opportunités sur le plan national comme international, je les exhorte souvent à s’intéresser au secteur de l’avenir qui est l’agriculture et les domaines connexes comme la protection de l’environnement, le changement climatique, le gaspillage alimentaire, l’insécurité alimentaire, l’agriculture numérique…

Formateur en entrepreneuriat et agribusiness, vous travaillez en étroite collaboration avec des jeunes et des personnes désireuses de s’engager dans ce secteur. Comment voyez-vous l’avenir de l’entreprenariat en Afrique, et comment êtes-vous impliqué dans la formation de la prochaine génération d’hommes et de femmes d’affaires africains ?

Il n’y a aucun secteur qui offre ce qu’offre l’agriculture en termes d’opportunités pour la jeunesse africaine et togolaise. Aujourd’hui, qu’importe ton domaine d’étude, tu peux être utile dans ce secteur.

Je vois d’ici 5 ou 10 ans une Afrique prospère et autosuffisant grâce à une jeunesse consciente, engagée à prendre le destin de son continent en main à travers une exploitation agricole à grande échelle, un continent industrialisé où la jeunesse s’est investie dans l’entrepreneuriat.

Les entrepreneurs peuvent intervenir dans toutes les maillons de la chaine de valeur ; depuis la phase de production, jusqu’à la phase de distribution passant par la transformation.

Nous avons une population jeune et dynamique, nous avons aussi plus de 60% des terres arables non cultivées en Afrique et nous continuons de recevoir de l’aide alimentaire. Nous devons produire suffisamment ce que nous consommons et même exporter. Si nous ne faisons rien, d’ici 2050, la population de l’Afrique subsaharienne va doubler pour atteindre 2,1 milliards d’habitants et le taux de faim et de sous-alimentation va s’accroitre de plus en plus.

Si la jeunesse africaine refuse de développer son continent, d’autres le feront à sa place. Elle doit donc se lancer pour le développement de son propre contient à travers la patience et la résilience.


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