Dédicace du livre « Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur » de Abira Bonfoh 

Article : Dédicace du livre « Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur » de Abira Bonfoh 
Crédit: Abira BONFOH
24 mars 2024

Dédicace du livre « Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur » de Abira Bonfoh 

Par Gilles LAWSON

Lomé, le 23 mars 2024 – C’est dans une ambiance empreinte d’émotion et d’admiration que s’est déroulée la cérémonie de dédicace du livre Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur de l’honorable Abira Bonfoh, à la Salle Professeur Ahadzi-Nonou de la Présidence de l’Université de Lomé.

Un ouvrage introspectif et engagé

En 110 pages, l’auteure retrace son parcours atypique, de femme d’affaires à députée de la nation, en partageant ses réflexions sur ses actions, ses réussites et ses défis. L’ouvrage se veut à la fois introspectif et engagé, offrant au lecteur un regard unique sur les coulisses du monde politique togolais et sur les combats d’une femme déterminée à faire avancer la cause des femmes et des plus démunis.

La critique littéraire du Pr. Guy Missodey 

Présent à la table d’honneur, le professeur Guy Missodey a salué le travail de la parlementaire. Dans son allocution, il déclare : 

Chacun des douze chapitres du livre opère dans une autonomie sémantique tout en maintenant une relation d’interdépendance, instaurant ainsi une continuité essentielle pour structurer la pensée de l’auteure. La dédicace, les remerciements, la citation, la préface et même les textes conclusifs ne sauraient être perçus comme superflus. Chaque ensemble textuel de l’œuvre vise à la fois à faciliter la lecture pour les lecteurs tout en soulignant et en renforçant les idées fondamentales de l’auteure. Chacun de ces éléments répond aux préoccupations majeures de l’auteure, qui cherchait non seulement à atteindre un public aussi vaste que possible, mais surtout à décrire des détails exempts de toute ambiguïté, une démarche rare dans le genre littéraire de l’essai.”

L’universitaire poursuit : 

“Même la dédicace informe le lecteur des intentions de l’auteure, comme en témoigne cette citation : « Je dédie cet ouvrage à toutes les femmes qui, par leur courage et leur engagement, transforment leur destin et la destinée de millions de personnes à travers le monde. Votre détermination et votre lutte pour un monde meilleur sont une inépuisable source d’inspiration. » Le préfacier, Momar Nguer, révèle que cet ouvrage s’est nourri des voyages au cœur des terres de son pays ainsi que des échanges prolongés jusqu’au cœur de la nuit avec ses concitoyens. Si « Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur » est un essai, c’est-à-dire une œuvre regroupant diverses réflexions ou traitant un sujet sans prétendre l’épuiser, ici il s’agit de réflexions nourries par l’action. Momar Nguer s’interroge également sur les aspirations futures de la parlementaire, aujourd’hui auteure, soulignant qu’à partir des actions sur le terrain, la réflexion ne peut se suffire à elle-même ; celle-ci doit ouvrir de nouveaux horizons d’investigation et d’action.”

Guy Missodey n’a pas omis de relever le côté unicité de l’ouvrage. Selon lui, Abira Bonfoh ne se limite pas aux contraintes du genre littéraire, où « les normes répressives semblent l’étouffer », mais puise au contraire dans ses ressources internes. Le prologue, par lequel l’auteure entre physiquement dans les locaux du Parlement togolais, se présente en grande partie comme le commencement d’un récit fictionnel où le narrateur guide le lecteur dans l’action, comme en attestent les pages 20 et 21 de l’œuvre :

« Ce matin-là, mon petit-déjeuner rapide trahissait mon emballement. Me voilà installée dans ma voiture en direction de l’Assemblée Nationale. Tout au long du chemin, mes pensées étaient empreintes d’anticipation et de réflexion quant aux responsabilités qui m’attendaient. Quelques minutes plus tard, j’aperçus à l’horizon un superbe édifice aux couleurs caractéristiques du bâtiment de l’Assemblée Nationale togolaise. Arrivée à l’entrée, le grand portail de l’Assemblée Nationale s’ouvrit. La voiture emprunta l’allée principale et s’immobilisa devant les imposants escaliers menant à la salle des plénières. Que de questions, que d’émotions. » L’auteure dépeint ces scènes afin de familiariser le lecteur avec les personnages, utilisant un dévoilement concret plutôt qu’abstrait, comme le ferait un simple essai, permettant ainsi une sympathie initiale entre le narrateur et le lecteur, instaurant une aventure commune dans l’écriture.

Abordant la structuration narrative du texte, le critique littéraire mentionne : 

“Les titres des chapitres présentent un double mérite en étant à la fois informatifs et incitatifs, comme en témoigne le titre « Une famille au-delà des clivages » (note de bas de page : il s’agit ici de la famille politique de l’auteure), thème abordé à plusieurs reprises dans l’ouvrage avec un engagement militant réfléchi, libre et constructif, loin de toute politique partisane. Un autre chapitre, intitulé « L’alignement des planètes », utilise une métaphore évocatrice pour illustrer comment les contextes spécifiques peuvent favoriser les avancées dans la promotion des femmes au Togo. Un autre chapitre, « Toujours assumer son rôle », voit Abira Bonfoh revisiter les responsabilités d’une députée à travers un regard rétrospectif. Un chapitre supplémentaire, « Face au terrorisme au Togo : résister et triompher », pousse le curseur de la fibre patriotique à son maximum. D’autres chapitres comme « La famille chevillée au corps », expriment la joie de voir ses enfants réussir, ou encore le chapitre « La Fondation Asaal » et « Merci à vous, population de Bassar », qui rend hommage à la ville natale de la députée, Bassar. Enfin, dans la conclusion de l’ouvrage, le chapitre « À Jamais dans nos cœurs » rend hommage à quatre parlementaires décédés durant la sixième législature togolaise : les honorables Ablom Kouassi André Johnson, Modibo Eklou Essohanam Balakiyem, Bambah Djerkbary Massouadoussey et Adjeh Assoupui Amélé. Un hommage est également rendu aux anciens présidents de l’Assemblée Nationale Abass Bonfoh, Fambaré Natchaba et Dahuku Pere. Abira Bonfoh use d’expressions évocatrices telles que « Comme je l’ai annoncé tantôt » ou « Comme je l’ai dit plus haut » pour orienter le lecteur et tisser un lien entre le présent de la lecture et son passé, tel un fil d’Ariane. Par le biais de mots simples mais profondément chargés d’émotion, elle partage avec ses lecteurs des valeurs fondamentales telles que la solidarité, la générosité et la fraternité”. 

Par ailleurs, « Députée de la Nation : les leçons d’un sacerdoce de cœur » se déploie comme une conversation avec l’auteure, invitant souvent le lecteur à s’y immerger. Concilier objectivité dans la réflexion et engagement politique s’avère ardu, surtout lorsqu’on jouit d’une visibilité nationale préalable à son mandat parlementaire. Les propos de l’ouvrage évitent “l’habilement du piège du militantisme politicien”, selon Guy Missodey. et de poursuivre : “L’ouvrage charme par sa réflexion sur la lutte des femmes pour un développement inclusif, en contraste avec les discours agressifs des néo-féministes sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas d’instaurer une guerre des sexes ou de remplacer un groupe par un autre, mais plutôt de valoriser les qualités de chacun afin de favoriser une contribution optimale à la construction d’une société alignée sur nos valeurs”.

En annonçant son retrait des prochaines élections législatives du 20 avril 2024, Abira Bonfoh déclare dans son livre : « La publication de ce livre coïncide avec la fin de mon mandat parlementaire. Je vous promets de continuer à vous inspirer à travers d’autres ouvrages à venir, ayant développé un certain penchant pour cet exercice durant mes années d’engagement pluridisciplinaire en tant que femme. Je tiendrai cette promesse.

Un style accessible et percutant

Abira Bonfoh se livre avec sincérité et émotion, en utilisant un style simple et direct qui rend son récit accessible à tous. Son écriture est ponctuée d’anecdotes personnelles et de réflexions profondes, qui ne manquent pas de toucher le lecteur.

L’honorable député Gerry Taama, directeur de la maison d’édition Moffi, a conté la genèse de cet ouvrage. C’est l’histoire de deux parlementaires, unis par leur appartenance au groupe interparlementaire ACP-UE, qui se rencontrèrent en terre étrangère. L’un, inspiré par le parcours de l’autre, l’exhorta à coucher sur papier ses réflexions et ses expériences. La sollicitée, d’abord encline à rédiger une simple tribune, se laissa finalement emporter par son ardeur et donna naissance à un livre.

Gerry Taama dit avoir retenu un mot du livre, « la maïeutique », qui, à ses yeux, symbolise parfaitement l’éclosion d’un écrivain qui sommeillait en l’honorable députée Abira Bonfoh. Il s’est dit fier et heureux d’avoir contribué à cette révélation et d’avoir permis à l’auteure de partager son talent avec le monde.

Un vibrant hommage à l’auteure

De nombreuses personnalités étaient présentes pour saluer le travail de l’auteure, dont Awa Nana Daboya en sa qualité de Médiateur de la République, le Ministre Ninsao Gnonfam, le Professeur Tsigbe, représentant du président de l’Université de Lomé, l’honorable Semondji et bien entendu Gerry Taama, directeur de la maison d’édition Moffi. Tous ont souligné la force de l’engagement d’Abira Bonfoh, son courage et sa détermination à faire la différence. Ils ont également loué la qualité de son écriture, sa sincérité et sa capacité à partager ses expériences avec humilité.

Le professeur Tsigbe, mandataire du président de l’Université de Lomé, a exprimé ses vœux de pleine réussite à cette cérémonie de dédicace. Il a développé trois concepts majeurs : Reconnaissance, Admiration, et Importance. D’abord, la Reconnaissance s’adresse aux organisateurs pour avoir choisi l’Université de Lomé pour cet événement. Il souligne l’harmonie entre l’université et le modèle universitaire promu par les autorités, caractérisé par son interaction citoyenne intégrale et sa connexion avec la communauté, dépassant le simple cadre des étudiants et enseignants pour englober tous les citoyens ayant des sujets à débattre. Le choix de la salle de conseil de l’Université de Lomé revêt une symbolique liée aux débats antérieurs qui s’y sont tenus.

Ensuite, l’Admiration est dédiée à l’auteure, l’honorable Abira Bonfoh, saluée par le professeur Tsigbe pour son impact inspirant sur la jeunesse dans un contexte où cette dernière peine à trouver des modèles de succès. Enfin, l’Importance est évoquée par le professeur qui défend la nécessité de documenter les parcours riches et variés, notamment dans un pays comme le Togo qui ne possède pas encore une culture des archives publiques ou privées accessibles à tous. Cette démarche, omniprésente en Occident, est présentée comme un moyen de léguer un héritage à la génération future en partageant nos expériences passées, présentes et futures. Le professeur encourage ainsi les lecteurs à emboîter le pas de l’honorable Abira Bonfoh, à travers l’écriture, afin de contribuer à l’enrichissement de la mémoire collective, à la transmission des savoirs, et à l’édification de notre nation.

Lors des sessions de questions-réponses, Abira Bonfoh a entamé des échanges en saluant respectueusement l’auditoire présent. Elle a exprimé sa gratitude envers sa famille biologique ainsi que son entourage. Elle s’est ensuite livrée à des confidences concernant sa transition du monde de la Finance vers la sphère politique, exposant les motivations qui ont sous-tendu sa décision de n’accomplir qu’un unique mandat à l’Assemblée Nationale. De plus, elle a partagé ses conseils à l’intention de toute jeune femme togolaise aspirant à embrasser une carrière parlementaire.

Un livre à découvrir

Disponible au Togo à la librairie Bon Pasteur et aux éditions Moffi, et à l’international sur les plateformes Amazon, bod.frEyrolles, Lireka et Google Books, le livre vous invitera à réfléchir à votre propre engagement dans la société.

Biographie d’Abira Bonfoh

Femme politique et philantrope togolaise, Abira Bonfoh est native de Bassar, dans le nord du Togo. Diplômée en Banque & Finance, députée à l’Assemblée Nationale du Togo, elle est également la Présidente fondatrice de la Fondation Asaal, qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables et la promotion de l’excellence féminine.

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