Perpétuelle évolution : Retour sur la 4ème édition du CAOF sous le prisme de l’ancienne lauréate DIARRA Zenabou

Article : Perpétuelle évolution : Retour sur la 4ème édition du CAOF sous le prisme de l’ancienne lauréate DIARRA Zenabou
Crédit: Zenabou Diarra
17 juin 2023

Perpétuelle évolution : Retour sur la 4ème édition du CAOF sous le prisme de l’ancienne lauréate DIARRA Zenabou

Dans un entretien singulier empreint de noblesse langagière, nous nous sommes entretenus avec DIARRA Zenabou, éminente lauréate de la 3ème édition du Concours d’Art Oratoire ô Féminin Féminin. Portant un regard analytique et nostalgique, elle met en relief les réussites et les lacunes qui ont marqué sa propre ascension dans l’univers captivant de l’éloquence féminine, et nous apporte son éclairage sur la 4ème édition de ce prestigieux événement. 

Propos recueillis par Gilles LAWSON

En tant qu’ancienne Lauréate de la 3ème édition du CAOF quels ont été vos attentes pour la 4ème édition de ce concours ?

Diarra Zenabou : En tant qu’ancienne lauréate du CAOF, mes attentes pour cette 4ème édition étaient une amélioration à tous les niveaux. Du casting à la finale en passant par les éliminatoires, les différents thèmes débattus, le tirage des positions et des thèmes par les candidates et l’organisation de manière générale. Certaines de ces attentes ont été comblées et d’autres non. Toutefois, je reste optimiste pour les prochaines éditions.

Pouvez-vous partager avec nous les sentiments qui vous ont envahie en voyant une nouvelle lauréate être couronnée cette année ?

Diarra Zenabou : En voyant une nouvelle lauréate être couronnée cette année, j’ai été envahie par un sentiment de fierté, de joie et de dignité.

De fierté car je suis fière de ma personne pour avoir toujours exceller, excellence qui s’est une fois de plus confirmée le 02 Juillet 2022 à travers le titre de CHAMPIONNE CAOF 3 sachant qu’on était environ une centaine au départ.

Sentiment de joie car contente pour la nouvelle lauréate qui a vu ses efforts portés fruits. Pour avoir échanger avec elle, je connaissais son poids face à cette finale, loin d’être surprise, je m’y attendais, je ne pouvais donc qu’être heureuse pour ma sœur. Je le dis pour une énième fois, elle a amplement mérité ce grand prix.

Sentiment de dignité pour avoir fait violence sur moi-même tout au long de mon mandat face à certaines considérations et propos venant de ceux qui font semblant d’ignorer que l’inscription à ce concours est ouverte à toutes les nationalités et que je me considère comme africaine tout court.

Comment décririez – vous l’évolution du niveau de compétition lors de cette 4-ème édition par rapport à celle où vous avez triomphé ?

Diarra Zenabou : De manière générale l’édition 4 du CAOF n’a malheureusement pas atteint le niveau de celle où j’ai triomphé. Les candidates s’éloignaient un peu du pouvoir du verbe au détriment des piques qu’elles se lançaient entre elles au cours des débats. Les thèmes n’étaient pas souvent traités en profondeur et la culture générale manquait un peu. La compétition était plus rude à l’édition précédente car c’était la guerre des talents. Nos simples éliminatoires étaient comparables à une finale, les autres candidates de ladite édition et le comité d’organisation peuvent en témoigner.

Côté organisationnel, il y’a eu plus de sponsors et partenaires cette année, exploit à féliciter et encourager.

Avez-vous remarqué des changements significatifs dans les thèmes abordés et les discours prononcés par les participantes de cette année ?

Diarra Zenabou : Les thèmes abordés n’étaient pas mal mais peuvent toutefois être améliorer pour les éditions à venir. Certaines thématiques de l’édition 3 ont été abordées à nouveau cette année. Cela pourrait conduire au plagiat car les prestations sont facilement accessibles sur les réseaux sociaux. Prochainement les thèmes pourront porter sur l’actualité et les préoccupations mondiales actuelles à l’exemple du changement climatique, des droits de l’homme, du terrorisme, des Coups d’Etat qui se multiplient actuellement dans la sous-région Ouest Africaine.

Par ailleurs les projets portés par les 12 finalistes traitaient des problèmes réels, aspect à pérenniser.

Quels conseils donneriez-vous à la nouvelle Lauréate pour qu’elle puisse tirer pleinement parti de cette expérience et continuer à s’épanouir dans son parcours oratoire ?

Diarra Zenabou : Pour qu’elle puisse continuer à s’épanouir dans son parcours oratoire, je la conseille de continuer cet exercice de leader tant passionnant que bénéfique dans un monde où prendre la parole c’est prendre le pouvoir. Je l’ai toujours dit, les éditions du CAOF finissent mais la célébration de la parole continue car à travers elle, nous communiquons, sensibilisons, informons, luttons, éduquons, plaidons, soignons les maux par les mots.

Selon vous, en quoi le Concours d’Art Oratoire Ö Féminin contribue-t-il à l’autonomisation et à l’évolution des femmes dans le domaine de la prise de parole en public ?

Diarra Zenabou : Le CAOF contribue à l’autonomisation et à l’évolution des femmes dans le domaine de la prise de parole en public à travers le leadership et la confiance en elles qu’elles développent au cours de la compétition et des différents Masters Class organisés par le comité d’organisation. Ces formations prônent l’excellence et l’entrepreneuriat féminin, révèlent des talents et brisent des silences.

Au-delà de la victoire personnelle, quel impact pensez-vous que ce concours a sur la société et l’image des femmes dans notre communauté ?

Diarra Zenabou : Au-delà de la victoire personnelle, ce concours valorise la femme et lui donne l’occasion de s’exprimer sur les problématiques de nos sociétés et devenir leader dans/de sa communauté voir au-delà. Il amène la société à s’intéresser à l’éducation et l’émancipation de la femme en tant que pilier du développement.

Pouvez-vous partager un moment fort et marquant que vous avez vécu lors de votre participation à la 3-ème édition du CAOF et qui ont laissé une empreinte indélébile dans votre parcours ?

Diarra Zenabou : Tout mon parcours CAOF fut marqué par des moments forts et marquants. D’abord j’étais préoccupée par mon Mémoire de Master que j’ai d’ailleurs soutenu avec succès le surlendemain de la finale. Je n’avais donc pas assez de temps, j’ai également été hospitalisée pendant un mois. Le jour des quarts de finale, j’étais à la clinique le matin et le soir devant un pupitre pour débattre sans aucun texte préparé en amont car pour moi l’abandon n’est jamais une option à cocher.

La finale, c’est le jour J que je l’ai préparée de 05H à 09H. C’est à mon mémoire que je consacrais le maximum de temps. Pour mon parcours CAOF, ma force a été mon talent et ma capacité d’improvisation qui vient de ma culture générale et de ma curiosité intellectuelle.

Comment envisagez-vous mettre à profit votre expérience en tant que lauréate du CAOF dans vos futurs projets et engagements professionnels ?

Diarra Zenabou : Dans mes projets et engagements professionnels ; pas seulement en tant que lauréate du CAOF 3 mais étant femme engagée pour un monde meilleur, mon expérience, mon temps et mon énergie sont déjà et seront au service de la promotion de l’excellence, de l’éveil de consciences, du développement des compétences et toutes autres luttes nobles.

Quelle place accordez-vous à l’art oratoire dans votre vie quotidienne et comment cela vous va-t-il aidé à grandir et à vous épanouir ?

Diarra Zenabou : Dans ma vie quotidienne j’accorde une place considérable à l’art oratoire qui, du silence m’a amenée à l’éloquence et à la rhétorique. Quelques années en arrière, j’avais du mal à m’exprimer mais je le fais avec art aujourd’hui. Au-delà des formations et maitrises de cérémonies, l’art oratoire m’a permis de plus me cultiver et être associée à des évènements d’envergure dans la sous-région. Et j’avoue qu’à chaque prise de parole je m’améliore davantage.

Si vous aviez l’opportunité de modifier un aspect du concours, qu’est-ce que ce serait et pourquoi ?

Diarra Zenabou : S’il m’est donnée l’opportunité de modifier un aspect du concours, je réduirais le temps de son déroulement (Du Casting à la Finale) pour permettre aux participantes de vite se libérer et se concentrer sur les examens de fin d’année car elles sont quasiment toutes étudiantes.

Aussi que le Comité d’Organisation améliore la sélection lors des phases éliminatoires, qu’il introduise « le Prix de l’Eloquence » et fasse la différence entre « Une LAUREATE et deux Dauphines » et « Trois LAUREATES ».

Avez-vous un message ou un conseil que vous souhaiterez partager avec les jeunes femmes qui aspirent à développer leurs compétences en art oratoire et à participer à des concours similaires ?

Diarra Zenabou : A ces femmes, soyez audacieuses, que personne ne vous démotive. Vous avez toutes un talent d’oratrice à découvrir et faire valoir et vous en êtes capables car personne ne naît oratrice, on le devient. Ne cherchez pas à être seulement une oratrice mais une oratrice de référence. Participez massivement à des concours car en plus du mérite d’avoir essayé, on apprend toujours. Les challenges aident à grandir tout en s’améliorant et sont faits pour les personnes de valeurs. Surtout ne vous découragez jamais, le chemin peut être épineux mais pas infranchissable. On n’arrête pas sa formation d’oratrice parce qu’un concours n’a pas marché.

Lisez beaucoup et cultivez-vous, aussi ayez des touches personnelles à chaque prise de parole, cela crée la différence et marque votre auditoire même si les esprits limités l’associent au folklore. Une oratrice est une artiste. D’où l’ART Oratoire.

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Lompo Thérèse
Répondre

Merci beaucoup notre championne.