Littérature togolaise : Steve Bodjona révèle la beauté et l’essence de la Plume Africaine

Article : Littérature togolaise : Steve Bodjona révèle la beauté et l’essence de la Plume Africaine
Crédit: Steve BODJONA
24 mai 2023

Littérature togolaise : Steve Bodjona révèle la beauté et l’essence de la Plume Africaine

Steve Bodjona, écrivain togolais et diplomate de renom, nous livre ses réflexions sur la littérature togolaise, l’impact du numérique sur la création littéraire et les limites qu’il a rencontrées dans l’écriture de ses œuvres. Un échange inspirant avec un auteur passionné et engagé, qui nous invite à découvrir les richesses de la littérature de son pays.

Propos recueillis par Gilles LAWSON


Pouvez-vous nous donner votre avis sur la place de la littérature togolaise dans le paysage littéraire africain ? 

Steve Bodjona : Le Togo à toute sa place dans le paysage littéraire africain. Il fait d’ailleurs parti des pays qui ont donné à notre continent des écrivains dont la plume a toujours été appréciée aussi bien sur le territoire national, en Afrique que partout dans le monde. De David Ananou dès 1955, Yves Emmanuel Dogbe en passant par Théo Annanissoh, Kangni Alem, Sami Tchak, Edem Awumey, Kossi Efoui pour ne citer que ces écrivains et sans oublier les écrivains de l’actuelle génération, le Togo continue d’écrire de belles histoires dans les pages de la littérature africaine.

Comment voyez-vous l’impact du numérique sur la création littéraire togolaise et africaine en général ? 

Steve Bodjona : Le numérique est un atout pour la production littéraire togolaise. Il contribue à sa vulgarisation et permet aux acteurs du livre de transcender les frontières nationales. Il convient toutefois de préciser que malgré les opportunités qu’elle offre, le numérique est encore sous-exploité au Togo. Les acteurs ne tirent pas encore de cet outil innovant tout le potentiel dont il regorge.

« Le Togo à toute sa place dans le paysage littéraire africain »

Steve bodjona

En tant qu’écrivain, avez-vous été confronté à des limites ou des contraintes dans l’écriture de vos œuvres ? Si oui, pouvez-vous nous en parler ? 

Steve Bodjona : Les contraintes existent. Toute activité impose forcément un certain nombre d’exigences auxquelles il faut se conformer si tant est que l’on veut produire de bons résultats. Ecrire nous impose de beaucoup lire, de beaucoup informer, de beaucoup nous déplacer pour aller au contact des réalités qui fondent la base du récit que nous souhaitons proposer à nos lecteurs car, un livre, qu’il soit ou non une fiction, doit rester fidèle à la réalité de la société de laquelle l’on s’inspire.

Comment voyez-vous le rôle des clubs littéraires dans la promotion de la lecture et de l’écriture au Togo ? 

Steve Bodjona : De par leur essence, les clubs littéraires ont vocation à s’intéresser au livre, à les promouvoir, à vulgariser leur contenu. Les membres d’un club littéraire n’ont d’autre objectif que le livre et la lecture. Partant de cela, il va sans dire que les clubs littéraires contribuent à soutenir l’essor du livre et de la lecture au Togo en permettant aux individus de s’intéresser à la littérature et de discuter de livres. En rejoignant un club littéraire, les membres sont plus susceptibles de consacrer du temps à la lecture sur une base régulière. A travers leurs activités régulières, ces clubs offrent également des opportunités à la communauté dans laquelle ils sont créés de se frotter à tout ce qui touche le livre. Bien que leur vocation première ne soit par l’écriture, il se développe généralement dans ces clubs une certaine passion auprès de certains membres qui peuvent ainsi saisir affuter leur plume grâce aux sessions d’ateliers de formation souvent organisées, tirer conseil des auteurs qui sont régulièrement invités à leur rencontre pour des débats autour de leurs ouvrages, etc. 

Quel est selon vous l’impact d’un événement comme la Foire Internationale du Livre de Lomé (FI2L) ou encore le Festival International des Lettres et des Arts (Festilarts) sur les écrivains et les artistes togolais ? 

Steve Bodjona : Les deux événements que vous citez sont des vitrines de la scène littéraire togolaise. A ce titre, ils offrent, comme tout évènement de son jour, qu’il s’agisse du Togo ou d’autres pays, d’énormes opportunités aux acteurs concernés. Aux delà de la possibilité offerte à ces derniers de faire connaître leurs œuvres, la FI2L et le Festilarts sont de grands carrefours de rencontre et de réseautage entre acteurs togolais d’une part et d’autre part, entre acteurs togolais et étrangers. 

Pensez-vous que l’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait être bénéfique pour la création littéraire en Afrique ? 

Steve Bodjona : Je pense que beaucoup sont sceptiques et l’on se demande bien s’il n’aura pas un impact négatif sur la création des œuvres de l’esprit. Tout dépend de l’exploitation que l’on en fera.

Parlez-nous de la braderie du livre qu’organise le club Le Littéraire dont vous êtes le président, et le club en général 

Steve Bodjona : La braderie est une initiative qui s’aligne sur les objectifs du Club. Ces objectifs se résument en la devise « le livre au quotidien ». Le Leitmotiv du Club Le Littéraire est donc de faire en sorte que le livre, la lecture, soit les choses les mieux partagées dans l’univers togolais en particulier dans les écoles et universités. Pour ce faire, le Club propose chaque année, à la veille de la Noël, à la veille de la Pâques et pendant les grandes vacances des sessions spéciales de la braderie afin de permettre aux togolais de se procurer des ouvrages à des prix dérisoires.

Comment voyez-vous l’avenir de la littérature togolaise et africaine dans un monde en constante évolution technologique et où les nouveaux médias prennent de plus en plus d’ampleur ?

Steve Bodjona : L’avenir sera porteur pour peu que les acteurs concernés ne soient pas que des observateurs attentistes mais bien au contraire, hommes et des femmes qui prennent une part active dans la marche vers un monde ou le tout numérique semble de plus en plus s’imposer à tous. 

Vos conseils aux aspirants écrivains ?

Steve Bodjona : Comme toute entreprise, écrire nous impose un certain nombre d’attitudes dont les plus importantes sont : la lecture régulière – car il faut beaucoup lire pour obtenir la clé qui ouvre les portes vers le monde des écrivains -, l’audace et surtout la patience. 

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